Il y a peu, les Etats-Unis et l’Union européenne ont annoncé le lancement de négociations politiques pour la création d’un marché transatlantique. Les médias y ont réagi avec enthousiasme sans toutefois rendre compte des différents points de vue existant sur la question.
Dans un souci de clarté, mais aussi d’équilibre de l’information, nous voulons attirer l’attention des médias sur l’existence d’une plateforme d’opposition au marché transatlantique. Créée en mars 2011, cette plateforme s’appuie, notamment, sur un travail d’analyse et d’investigation de deux chercheurs belges, Ricardo Cherenti et Bruno Poncelet.
Ensemble, ils ont publié un livre et des articles sur ce sujet qu’ils suivent… depuis septembre 2009, date de leur première publication : L’Europe : une société anonyme transatlantique[1] .
En quoi les informations qu’ils apportent nuancent-ils les informations massivement relayées par la presse ?
1/ Un marché (local, national, européen, transatlantique…) n’est pas bon ou mauvais en soi : tout dépend des valeurs qu’il porte, des logiques qui l’animent et des rapports de force qu’il établit. Paru en mai 2010, l’article Transatlantisme contre humanisme[2] souligne la prédominance de valeurs peu démocratiques dans le processus transatlantique, dont l’une des premières ambitions est de renforcer la mobilité des firmes multinationales… qui en abusent ensuite pour délocaliser.
2/ Le projet de « libre-échange » entre les Etats-Unis et l’Union européenne n’est ni une initiative récente, ni un processus émanant du monde politique. Dès les années ’90, ce sont des firmes multinationales regroupées dans des lobbies (dont l’implication est tantôt officieuse, tantôt officielle) qui poussent Américains et Européens à créer un grand marché transatlantique. Une analyse développée, en octobre 2010, dans l’article Multinationales et union transatlantique[3].
3/ Enfin, les coulisses des actuelles négociations sont abordées dans un article récent (mars 2013) : Europe-Etats-Unis : chronique d’un mariage arrangé[4].
Toutes ces analyses et les arguments qui y sont développés permettent un débat contradictoire pour « sortir » du point de vue officiel !